SEULS LES ENFANTS SAVENT AIMER de CALI

SEULS LES ENFANTS SAVENT AIMER
de Cali Aux Editions Le Cherche Midi - 190 pages

L'enfance et ses blessures, sous la plume de Cali.
Seuls les enfants savent aimer. 


Seuls les enfants aperçoivent l'amour au loin, qui arrive de toute sa lenteur, de toute sa douceur, pour venir nous consumer. 


Seuls les enfants embrassent le désespoir vertigineux de la solitude quand l'amour s'en va. 
Seuls les enfants meurent d'amour. 
Seuls les enfants jouent leur coeur à chaque instant, à chaque souffle. 
À chaque seconde le coeur d'un enfant explose. 
Tu me manques à crever, maman. 
Jusqu'à quand vas-tu mourir ?


MON AVIS :

Je remercie sincèrement les 68 premières fois pour la découverte d'un auteur tout en émotions.


Un roman délicat pour décrire la perte, l'absence d'une mère qui depuis la naissance de Bruno était omniprésente. Maman, bien sûr, mais aussi l'institutrice de maternelle du village. L'école et la maison ne faisaient qu'une.

Le petit Cali, jugé trop petit, à protéger, n'est pas autorisé à accompagner sa famille à la dernière demeure de sa mère. Il voit tout depuis la chambre sombre de ses parents.
"L’heure que je n’ai pas vécue. Ton enterrement. Ils m’ont dit de rester à la maison, et je me retrouve là, dans ta chambre, près du lit. Je vois leur peine. Et leurs larmes sous le soleil. Je vois cela à travers le volet mal fermé. Ça pleure, ça gémit, ça se tient par les mains. Les uns derrière les autres, à petits pas. Ils empruntent la route qui mène à la place de l’Entente-Cordiale."

Il y a de la poésie dans ce malheur incommensurable qu'est la perte d'une mère. Dans la mort lente et continue du père, qui se noie dans le chagrin, on perçoit la détresse de l'enfant. Beaucoup de larmes versées, d'incompréhension des réactions de ses proches ; de rage et de colères pas toujours rentrées. Mais, il faut vivre, grandir. Bruno sera à la fois très seul, pourtant entouré des grands-parents, oncles et tantes. 

Bruno n'a que 6 ans, lorsqu'il retourne à l'école, tout le monde le regarde bizarrement. La maîtresse est gentille avec lui, l'embrasse ce qu'elle n'a jamais fait avant. Il est spécial.

Puis arrive Alex, venu d'ailleurs. Il a des yeux superbes. Cette rencontre est l'oasis dans ce désert d'amour qu'il habite. Il va découvrir l'amitié. 

L'écriture m'a semblé parfois trop adulte pour une vision d'enfant de six ans.
Sensible, douce amer, on ne peut s'en détacher, espérant ainsi connaître mieux l'auteur aujourd'hui.


Aimer, détester ou méconnaître l'artiste ne sera en aucun cas un handicap à la lecture de ce roman. Il vous embarquera de toute façon dans une émotion universelle.

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